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dimanche 30 janvier 2011

John Bolton dénonce l'absence de progrès sur le référendum au Sahara Occidental


 L’ancien ambassadeur américain aux Nations unies, M. John Bolton, a dénoncé au Congrès américain l'absence de progrès pour la tenue d'un référendum au Sahara occidental, qualifiant cette situation de "grande tragédie". 

M. Bolton a fait cette déclaration lors d'une rencontre organisée par la fondation américaine "Defense Forum Foundation" avec les membres du staff du Congrès américain pour discuter des questions de sécurité des Etats-Unis. 

"Après toutes ces années d'efforts, je suis perplexe par notre incapacité d'organiser un référendum au Sahara occidental afin de permettre au peuple sahraoui, d'une manière réellement démocratique, d’exprimer son point de vue sur ce qu'il veut pour l'avenir de son pays", a-t-il déploré. 

Pour M. Bolton, qui avait également travaillé avec l'ancien envoyé spécial des Nations unies sur le Sahara occidental, M. James Baker, "cette situation est une grande tragédie et j'espère ne perdre aucune occasion pour cette région afin de voir ce que les institutions démocratiques légitimes pourraient faire". 

Le 24 janvier dernier, les travaux de la 5e réunion informelle entre le Front Polisario et le Maroc avaient pris fin à Manhasset (New York) sans avancée majeure dans les pourparlers entre les deux parties. 

Le Front Polisario et le Maroc avaient engagé en juin 2007 des négociations directes, sous l'égide de l'Onu, avec quatre rounds qui avaient eu lieu à Manhasset, et cinq réunions informelles à Vienne (Autriche) et à Manhasset. 

Le Conseil de sécurité avait demandé dans sa résolution (1871) au Maroc et au Front Polisario de poursuivre les négociations sous les auspices du secrétaire général de l'Onu, "sans conditions préalables et de bonne foi", en vue de parvenir à une "solution politique juste, durable et mutuellement acceptable" qui pourvoie à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. 

"Le Royaume-Uni soutient pleinement le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination» (responsable)



Le sous-secrétaire d'État du Royaume-Uni, Alistair Burt a déclaré vendredi, que le gouvernement de son pays "soutient pleinement" le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination, au cours de son intervention devant la Chambre des communes, à la fin d’un débat sur le Sahara occidental.

"Le Royaume-Uni soutient pleinement le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et salue les efforts de l'envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, en vue d’encourager les parties à engager un dialogue sans conditions préalables", a déclaré Alistair Burt

"Le gouvernement adopte la position du Conseil de sécurité de l’ONU, appelant à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui prévoit l'autodétermination du peuple du Sahara occidental", a-t-il ajouté
"L'absence d'un règlement du conflit du Sahara Occidental empêche l'intégration régionale et la coopération dans plusieurs domaines", a estimé le responsable britannique. 

mercredi 26 janvier 2011

Des "crimes contre l'humanité" commis par le Maroc au Sahara occidental (juriste)


Les violations des droits de l'homme commises par les autorités marocaines contre le peuple sahraoui peuvent être qualifiées de "crimes contre l'humanité", a affirmé mercredi à Alger Mme Yeva Lennartsson Hartmann, de la section suédoise de la Commission internationale des juristes, siégeant à Genève. 

"Conformément à la jurisprudence du Droit pénal international, les violations des droits de l'homme commises par les autorités marocaines contre le peuple sahraoui "peuvent être qualifiées de crimes contre l'humanité", a déclaré Mme Hartmann à la presse, lors d'une rencontre avec le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), M. Mahrez Lamari. 

"Nous avons effectué des analyses juridiques sur les violations des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés et en s'appuyant sur des documents que nous avons comparés avec la jurisprudences du Droit pénal international, nous avons pu établir ce constat", a expliqué la juriste suédoise, également membre du groupe de travail de suivi des observateurs des procès des Sahraouis au Sahara Occidental.

Elle a ajouté que les procédés auxquels ont recours les autorités marocaines "ne peuvent aboutir à des procès équitables conformément au Droit international, que tous les pays sont tenus de respecter". 

Selon Mme Hartmann, "le Roi du Maroc a une influence très forte sur le système judiciaire marocain, et cela, a-t-elle dit, pose un problème pour l'indépendance de la justice". 

La juriste suédoise a indiqué, par ailleurs, qu'elle allait effectuer une visite dans les camps de réfugiés sahraouis, dans le cadre d'un atelier de travail sur les droits de l'homme. 

HRW dénonce les violations des droits de l'homme par le Maroc au Sahara occidental



L'organisation Human Rights Watch (HRW) a dénoncé, dans son rapport 2010, les violations des droits de l'homme que le Maroc continue de commettre dans les territoires occupés du Sahara occidental. 

"Les restrictions des droits sont particulièrement strictes dans la région troublée du Sahara occidental, sur laquelle le Maroc revendique la souveraineté et qu'il administre comme si elle faisait partie de son territoire national", a relevé HRW dans son dernier rapport, estimant que la situation des droits humains durant l'année 2010 au Maroc et au Sahara occidental "était mitigée, voire médiocre à certains égards". 

Elle a fustigé le gouvernement marocain "qui a utilisé une législation répressive pour punir et emprisonner des opposants non violents, en particulier ceux qui violent les tabous et les lois interdisant de critiquer le roi ou la monarchie et de contester la +marocanité+ du Sahara occidental". 

L'organisation de défense des droits de l'homme a rappelé, à ce propos, que "les autorités marocaines ont emprisonné, au fil des années, de nombreux militants du Front Polisario qui défendaient l'option d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental". 

HRW a cité, dans ce contexte, l'exemple du camp de Gdeim Izik, près d'El Aaiun occupée, qui avait fait l'objet, en novembre dernier, d'une répression violente de la part des autorités marocaines, tuant et blessant des centaines de civils sahraouis. 

"Cette opération a suscité de violentes résistances (...) et fait de nouvelles victimes, dont de nombreux hommes et femmes sahraouis, brutalement passés à tabac par la police (marocaine), alors qu'ils étaient placés en garde à vue", a dénoncé l'organisation, tout en assurant qu'elle était en train de mener une enquête sur ces évènements. 

S'agissant de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental), HRW regrette le fait que son mandat, renouvelé en avril 2010 par le Conseil de Sécurité de l'ONU, ne soit pas étendu à l'observation et à la protection des droits humains, conformément à la demande du Front Polisario, et ce, "en raison du refus du Maroc", note le rapport. 

HRW a dénoncé, en outre, la position de la France "qui a rarement critiqué les pratiques du Maroc en matière de droits humains, et soutient ouvertement son plan d'autonomie pour le Sahara occidental". 

Cinq ONG appellent la Suède à exclure les eaux territoriales sahraouies du prochain accord de pêche UE-Maroc





Cinq ONG suédoises ont demandé au gouvernement et au parlement de leur pays à éviter que le renouvellement de l’accord de pêche entre l'Union européenne et le Maroc prévu en février prochain, n’inclut pas les eaux territoriales du Sahara Occidental occupé, a indiqué une déclaration rendue publique vendredi.

"La Suède doit oeuvrer de façon plus active pour que d'autres pays européens adoptent la même position et rejettent un nouvel accord qui inclura les eaux du Sahara occidental", ont déclaré les ONG suédoises

Elles ont également exhorté les "politiciens suédois à amener le Parlement européen à rejeter cet accord en cas de son adoption par une majorité de la Commission".

"La situation des droits légitimes des Sahraouis n'a pas changé, sinon elle est devenue plus clair par rapport à 2006, lorsque la Suède a voté contre l'accord de pêche qui inclut les eaux du Sahara occidental", ont-elles ajouté.

Les cinq ONG ont rappelé que "le Maroc a échoué à faire montre que l’actuel accord jouit de l'approbation ou le consentement du peuple sahraoui, qui est, en vertu du droit international, l'exigence minimale pour l'exploitation des ressources par l'occupant".

"Le rejet d'un nouvel accord de pêche qui comprend les eaux du Sahara occidental peut conduire à la paix et la stabilité dans la région" ont elle affirmé, estimant que "cela peut également aider le peuple sahraoui opprimé à retrouver la foi en la communauté internationale".

samedi 22 janvier 2011

5ème réunion informelle Front Polisario-Maroc à Manhasset


La cinquième réunion informelle entre le Front Polisario et le Maroc sur le dossier du Sahara occidental s'est ouverte samedi à Manhasset (New York) pour une durée de deux jours sous l'égide des Nations unies. Cette rencontre se tient à un strict huis-clos à la résidence de Greentree Estate (Manhasset), propriété appartenant à la richissime famille américaine Whitney et mise à disposition de l'ONU pour des rencontres de ce genre. Tenue un peu plus d'un mois depuis le 4e round informel, cette nouvelle rencontre se déroule sous les auspices de l'Envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, en présence des délégations des deux parties et des représentants des deux pays observateurs, l'Algérie et la Mauritanie.

La délégation sahraouie est conduite par le président du Conseil national de la République arabe sahraouie démocratique (parlement), Khatri Addouh, et composée également du coordinateur sahraoui avec la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), M'hamed Khaddad, et du représentant du Front Polisario à l'ONU, Ahmed Boukhari.
"La délégation sahraouie vient à cette 5ème réunion informelle avec le même esprit de coopération sincère avec les efforts de l'Envoyé personnel du SG de l'Onu pour le Sahara occidental, tout en étant profondément attachée aux droits sacrés de notre peuple à l'autodétermination et à l'indépendance", avait déclaré vendredi M. Boukhari à l'APS.

Dans ce sens, il a appelé à une "implication majeure du Conseil de sécurité de l'ONU" pour la protection des droits de l'homme dans les territoires sahraouis et pour la réactivation du processus d'application du plan de règlement de 1991 et des accords de Houston de 1997 qui sont "les seuls accords acceptés par le Front Polisario et le Maroc et endossés par le Conseil de sécurité". Ces instruments de l'Onu appellent à l'organisation d'un référendum d'autodétermination pour le peuple sahraoui qui a "les mêmes droits à s'autodéterminer que ceux de la Namibie en 1989, du peuple du Timor-Est en 2000 et du Sud-Soudan en 2011", a-t-il soutenu. A rappeler que le Maroc et le Front Polisario avaient engagé en juin 2007 des négociations directes, sous l'égide de l'Onu, avec quatre rounds qui avaient eu lieu à Manhasset, et, désormais, cinq réunions informelles à Vienne (Autriche) et à Manhasset.

En application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, l'Assemblée générale de l'ONU avait adopté en décembre dernier la résolution appuyant le processus de négociation en vue de parvenir à "une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental". Louant les efforts déployés, à cet égard, par le SG de l'Onu et son Envoyé personnel, l'Assemblée générale onusienne avait demandé à la IVe commission onusienne chargée de la décolonisation de continuer à suivre la situation au Sahara occidental.
 

"L'escalade de la violence, la torture et les emprisonnements arbitraires au Sahara occidental", affirme une délégation du RFK



La torture, les arrestations et détentions arbitraires, le non-respect des procédures pénales, et la répression des civils sahraouis par les forces marocaines "sont très fréquents au Sahara occidental", selon les conclusions d'une délégation du Centre Robert F. Kennedy pour la Justice et les Droits de l'Homme ayant visité récemment la ville occupée d’El Aaiun. 

"La répression, les restrictions à la liberté d'expression, et la discrimination économique et sociale des Sahraouis, ainsi que la violence d'État, sont emblématiques de la situation des droits humains" dans les territoires occupés du Sahara occidental , a précisé mardi, le Centre dans un communiqué publié sur son site Internet.

"Les Violations des droits de l'homme sont en cours et la flambée de violence résultant du démantèlement du camp Gdeim Izik est alarmante", a déclaré le directeur du Centre pour les droits de l'homme, Monika Kalra Varma, membre de la délégation.

"Il y a des signes accablants d'abus, de harcèlement ou de la torture avant et après la violence", a-t-il indiqué, ajoutant qu’"Aminetou Haidar et ses collègues défenseurs des droits humains travaillent avec de grands risques personnels dans ces conditions".

Le Centre RFK qui publiera un rapport détaillé sur ses conclusions dans un proche avenir, a estimé que "l’absence d’un mécanisme international pour la surveillance et le suivi de la situation des droits de l'homme au Sahara occidental est inacceptable".

lundi 17 janvier 2011

La position de la Russie envers le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination demeure "inchangée"



Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov a déclaré jeudi lors d'une conférence de presse, que la Russie soutient une solution au conflit au Sahara occidental sur la base du respect du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.

"La position de la Russie n'a pas changé de la question du Sahara occidental, nous appuyons une solution basée sur une solution qui soit acceptable pour les deux parties conformément au droit international, devant garantir le respect de la volonté du peuple du Sahara occidental", a déclaré le ministre Russe.

L'agence de presse de la Russie a indiqué que l'Algérie a abrité une conférence internationale en Septembre dernier, sur le droit des peuples à disposer d'eux:même, rappelant la communauté internationale du droit du peuple du Sahara occidental à la résistance contre l’occupation marocaine. 


samedi 15 janvier 2011

Le dictateur déchu était contre le peuple sahraoui



Le président tunisien, Zine El-Abidine Ben Ali, ne croit pas au règlement de la question du Sahara Occidental par le Conseil de sécurité.

«Les algériens doivent accepter qu’il y’aura pas un Etat indépendant au Sahara Occidental », a-t-il dit au secrétaire d’Etat adjoint, chargé des affaires du proche orient et de l’Afrique du Nord, David Welch, selon un mémo de l’ambassade américain à Tunis. 


Dans ce câble, rendu public par Wikileaks le 05 novembre 2010, Ben Ali a déclaré que «le problème est complexe et prendra des années pour être résolu». 

Mieux, le président tunisien est allé jusqu’à accuser les algériens d’être responsables de l’impasse actuelle que connaît le conflit du Sahara Occidental. 

La Tunisie, a tenu a précisé par ailleurs, a essayé de convoquer une réunion du Maghreb à ce sujet à Tunis. «Alors que le Maroc et la Libye avait accepté de participer, l’Algérie a refusé, disant qu’il n y’avait pas rien à discuter», a-t-il dit. 

Oui, l’Algérie a refusé d’y participer car, la question du Sahara occidental doit être résolu dans le cadre des Nations unies, car c’est un problème de décolonisation. 

Le président tunisien ignore-t-il peut être que la question sahraouie est inscrite dans la 4e commission de l’Assemblée générale des Nations unies en tant que question de décolonisation (déclaration 1514 du 15 décembre 1960) ?. 

Par ces révélations, sommes toutes, fracassantes, n’est ce pas Ben Ali se démarque de la légalité internationale et des principes des Nations unies en matière de la décolonisation et fait fi du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. 

Il s écarte le Plan de règlement agrée depuis près de 20 ans, des Accords d’Houston et des plans Baker (I et II). 

M. Ben Ali ignore aussi les efforts des Nations Unies réalisés depuis 1991 pour le Sahara occidental. 

Il occulte le droit inaliénable de l’autodétermination du peuple sahraoui conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU. 

Le président tunisien, M.Ben Ali, au lieu d’accuser l’Algérie du blocage du conflit sahraoui, doit savoir que si la question sahraouie s’est embourbée actuellement dans une impasse, c’est du fait de l’intransigeance du Maroc qui veut coûte que coûte imposer son plan d’autonomie, rejeté d’ailleurs par la communauté internationale. 

Rabah Beldjenna
El Watan, 8/12/2010

mardi 11 janvier 2011

المجموعة البرلمانية الألمانية "دي لينك" تطالب بفتح تحقيق دولي في الأحداث الأخيرة بالصحراء الغربية



طالبت المجموعة البرلمانية "دي لينك" الحكومة الفدرالية الألمانية بإدانة التفكيك القسري للقوات المغربية لمخيم الاحتجاج بكديم ايزيك يوم 08 نوفمبر الماضي والقمع بالعيون، داعية لفتح تحقيق دولي في تلك الأحداث، حسب ما أوضح مصدر من ممثلية جبهة البوليساريو بألمانيا
في مشروع لائحة رقم 17/4271 ذكرت المجموعة بان "ما يناهز 20000 صحراوي من النساء والأطفال كانوا يتواجدون بمخيم كديم ايزيك قرب مدينة العيون المحتلة، مبرزة أنه وقع الاعتداء عليهم مما أدى إلى قتل وجرح بعضهم من طرف قوات الأمن المغربية".
وحسب المجموعة فإن "المواطنين الصحراويين كانوا يحتجون بطريقة سلمية على الأوضاع الاجتماعية السيئة التي يعيشونها".
و أضافت أنهم "لم يحرموا فقط من حقهم في السكن والتمتع بثرواتهم الطبيعية، بل أيضا منعوا من ولوج التعليم والتوظيف".
ودعت المجموعة البرلمانية الحكومة الفدرالية إلى "تبني موقف واضح من أجل مساندة القانون الدولي، وبهدف تنظيم استفتاء في اقرب وقت ممكن لتقرير مصير الشعب الصحراوي".

شخصيات برتغالية تطالب حكومة بلادها بدعم تقرير مصير الشعب الصحراوي



طالبت 28 شخصية برتغالية حكومة بلادها بدعم تقرير مصير الشعب الصحراوي، منددين بصمت حكومة لشبونة تجاه الخروقات المستمرة لحقوق الإنسان واستمرار الحصار المفروض على المناطق المحتلة من الصحراء الغربية من طرف الاحتلال المغربي، في رسالة توصلت اليوم الاثنين واص بنسخة منها.
و عبرت الشخصيات عن "قلقها" إزاء حملة القمع التعذيب و الاعتقال المستمرة التي تشنها سلطات الاحتلال المغربية ضد المواطنين الصحراويين العزل في العيون المحتلة، خاصة بعد هجومها على مخيم أكديم إيزيك "الذي كان تعبيرا من الشعب الصحراوي عن رفضه للقمع و التمييز والاحتلال المغربي وتلك أصبحت حقيقة واضحة للعالم" تقول الرسالة.
ولاحظت الرسالة أن المغرب "متخوفة" من الإجابة عن الأسئلة التي تطرحها المفوضية الأوروبية حيال نهبها للثروات الطبيعية التي يتم استخراجها من الصحراء الغربية "مما يفسر عدم استفادة الصحراويين من عائدات ثرواتهم الطبيعية"، داعية الاتحاد الأوروبي إلى استثناء المياه الصحراوية أثناء تجديد اتفاقيات الصيد مع المغرب.
وطالبت الرسالة حكومة لشبونة باتخاذ موقف سريع، استنادا إلى مبادئ القانون الدولي، و وقف سياسة الكيل بمكيالين" بالنسبة للخارجية البرتغالية، داعية إلى "تكثيف نشاطها من اجل أن يمدد مجلس الأمن ، في أقرب وقت ممكن ، صلاحيات بعثة المينورسو لتشمل مراقبة حقوق الإنسان في الصحراء الغربية على غرار بعثات الأمم المتحدة المنتشرة عبر العالم"
و شددت الرسالة أن "الشعب الصحراوي لا يمكنه ممارسة حقوقه على نحو تام إلا من خلال استفتاء حرة ونزيه لتقرير المصير تحت رعاية دولية كما حدث في تيمور الشرقية" ، معتبرة أن حل القضية الصحراوية سيفتح آفاق جديدة بالنسبة للمغرب وللمنطقة والحوار الأورومتوسطي.
"نطلب من الحكومة البرتغالية أن تنسق جهودها من اجل دعم الجهود الدولية الرامية إلى تنظيم استفتاء لتقرير المصير في الصحراء الغربية" تختم الرسالة

Un écrivain américain déplore le parti pris de la France dans le conflit sahraoui



L'écrivain-journaliste américain Jean Lamore a déploré samedi le silence entretenu par la France autour de la question du Sahara occidental, exprimant sa crainte qu'une reprise de la lutte armée par le peuple sahraoui ne soit la seule issue au conflit.
Dans un entretien à l’APS, M. Lamore a affirmé que le silence entretenu par la France, membre du Conseil de sécurité des Nations unies, sur le conflit du Sahara occidental "n'a rien de surprenant", le gouvernement français n'ayant "aucune intention d'intervenir sur cette question pour trouver une solution acceptable".
"Je regrette de dire que la reprise de la lutte armée par le peuple sahraoui risque d'être le seul facteur qui puisse amener le Maroc et la France à envisager une réelle solution à ce conflit", a-t-il dit à ce propos.
"L'ex-ministre des Affaires étrangères français, Bernard Kouchner, n'a-t-il pas dit que le peuple sahraoui n'existait pas. Quant à l'ancien président Jacques Chirac, n'a-t-il pas déclaré que le Sahara Occidental était une province méridionale du Maroc", a rappelé M. Lamore pour illustrer le parti pris de la France.
Il a souligné, aussi, qu'"après avoir participé directement au conflit armé en bombardant le Front Polisario au profit du Maroc, Paris a toujours ouvertement cautionné l'occupation illégale du Sahara par le Maroc", estimant que la position de la France est "indigne d'une grande démocratie".
"Se privant de tout contact avec le Front Polisario et le peuple sahraoui, Paris a, de fait, un regard asymétrique sur la question", a indiqué l'écrivain-journaliste, relevant que cette vision "dissonante" ne permet pas une juste appréciation de la réalité sur le terrain.
"Quelque part, nous retournons au 19ème siècle, à l'époque où la carte de l'Afrique se dessinait en Europe. S'accrochant à son passé colonial, la France continue à vouloir dicter sa ligne politique et à agir à fond sur une question qui ne la concerne pas directement", a observé ce journaliste qui soutient la cause sahraouie.
Sur la nature des relations qui la lient au Maroc, il a constaté que la France entretient des relations économiques "très importantes" avec son allié marocain et qu'elle a un "passé riche en ingérences dans cette zone", estimant, par ailleurs, qu'elle "n'a jamais vraiment digéré l'indépendance de l'Algérie".
Il a réfuté, en outre, les arguments marocains repris par le cabinet de l'Elysée et même par le Département d'Etat américain, qui "ne sont plus, a-t-il dit, acceptable au 21ème siècle". "On entend que le Maroc aurait si massivement investi dans les infrastructures au Sahara occidental, que ce territoire illégalement occupé lui reviendrait de facto.
C'était, également, l'argument de base des anciens pays colonisateurs en Afrique et cela n'a pas empêché les colonisés d'accéder à l'indépendance", a souligné M. Lamore, affirmant que "l'Etat sahraoui existe déjà" et qu'il est "parfaitement viable".
Interrogé sur les manifestations et rassemblements initiés ces derniers mois en France par les associations solidaires avec la cause sahraouie pour sensibiliser l'opinion publique sur la justesse de la lutte du peuple sahraoui pour son droit à autodétermination, M. Lamore s'est dit sceptique sur la portée de ces actions.
De son point de vue, croire que des manifestations, des pétitions ou des demandes d'audience au ministère français des Affaires étrangères puissent changer quelque chose, "c'est faire preuve d'un bel idéalisme, si ce n'est de la pure naïveté", même si, a-t-il dit, cela n'enlève rien à la valeur de ces protestations de la part de citoyens éclairés.
Sur le silence entretenu par la presse française sur le conflit du Sahara occidental, M. Lamore a dénoncé "l'absence de liberté de la presse sur ce sujet-là en France". "Du fait même que les patrons de presse français, écrite ou audiovisuelle, ont tous leurs propres palais au Maroc, ils sont tenus en laisse et privent, ainsi, le peuple français de toute conscience collective à l'égard du peuple sahraoui".
A une question sur la similitude du fait colonial qu'il a soulevé dans l'un de ses nombreux articles sur la Sahara occidental et la Palestine, le premier étant occupé par le Maroc et la seconde par Israël, M. Lamore a affirmé que ces deux pays "œuvrent dans l'impunité totale".
"Tous deux sont appuyés dans leurs forfaits respectifs par des grandes puissances complices de leurs crimes : les Etats-Unis qui soutiennent Israël dans son oppression des Palestiniens et la France qui soutient le Maroc dans son oppression des Sahraouis", a-t-il précisé.
Sur le risque d'effondrement des négociations entre le Front Polisario et le Maroc en raison des entraves que ce dernier oppose au processus de paix, il a averti que ce risque est "très réel".
"Je crains que le Maroc ne prenne un risque considérable en passant à côté de ce qui pourrait être une dernière possibilité pour un règlement pacifique du problème", a-t-il dit.Il a affirmé, en revanche, être confiant quant au devenir de la cause sahraouie.
"Les Sahraouis sont de fins stratèges, de grands diplomates et toute une nouvelle génération est en train de prendre la relève avec une volonté encore plus féroce pour que justice leur soit faite dans cette affaire, où il y a une telle stratification d'injustices à leur encontre", a-t-il ajouté.
"Les Sahraouis ont fait preuve d'un modernisme absolu, en construisant une nation où la démocratie est venue de manière intrinsèque, où il y a une véritable parité entre les sexes, et, tout au cours de leur combat, ils n'ont jamais eu recours au terrorisme", a souligné M. Lamore.
"Ils ont, plutôt, choisi de déposer les armes de manière unilatérale pour se tourner vers le droit international et la diplomatie pour résoudre le conflit", a-t-il rappelé. 









EN ARABE - بالعربي




تأسف اليوم السبت الكاتب و الصحفي الامريكي، جون لامور، "للصمت" الذي تلتزمه فرنسا إزاء قضية الصحراء الغربية، معربا عن "تخوفه من أن يكون استئناف الكفاح المسلح من طرف الشعب الصحراوي هو الحل الوحيد للنزاع.
و في حديث لوكالة الأنباء الجزائرية، أكد السيد لامور أن الصمت الذي تلتزمه فرنسا، البلد العضو في مجلس الأمن الدولي، بخصوص النزاع في الصحراء الغربية "ليس مفاجئا" طالما أن الحكومة الفرنسية "ليست لديها أي نية في التدخل بهدف إيجاد حل مقبول لهذه القضية".
"يؤسفني القول بان استئناف الكفاح المسلح من طرف الشعب الصحراوي قد يكون العامل الوحيد الذي يمكن أن يحمل المغرب وفرنسا على التفكير في حل حقيقي لهذا النزاع" يضيف الكاتب الأمريكي، معتبرا أن موقف فرنسا الداعم للاحتلال المغربي اللاشرعي للصحراء الغربية "ليس جديرا بديمقراطية عظيمة"
"إن فرنسا المتمسكة بماضيها الاستعماري لا تزال ترغب في فرض خطها السياسي و التدخل في قضية لا تعنيها بشكل مباشر" يشدد الصحفي الأمريكي، مؤكدا أن "الدولة الصحراوية موجودة و قابلة للاستمرار".
و ندد السيد لامور "بغياب حرية الصحافة بخصوص هذا النزاع في فرنسا كون مسؤولي الصحافة الفرنسية المكتوبة أو المرئية يمتلكون قصورا في المغرب تجعلهم مقيدين و بالتالي تؤدي بهم إلى حرمان الشعب الفرنسي من كل ضمير جماعي إزاء الشعب الصحراوي".
و عن سؤال حول تشابه الواقع الاستعماري الذي أثاره في إحدى مقالاته العديدة حول الصحراء الغربية و فلسطين أكد السيد لامور أن المغرب و اسرائيل تعملان في "لا عقاب تام"، مشيرا أن كلاهما مدعم في أعماله الإجرامية من طرف قوى عظمى، "فالولايات المتحدة تدعم إسرائيل في قمعها للفلسطينيين و فرنسا تدعم المغرب في قمعه للصحراويين".
و حذر الكاتب الأمريكي من "خطر" فشل المفاوضات بين جبهة البوليساريو و المغرب بسبب العراقيل المغربية، معبرا عن تفاؤله إزاء وجود مفاوضين محنكين و دبلوماسيين كبار في الطرف الصحراوي و هناك جيل بكامله بصدد استلام الخلافة بإرادة أكبر و أقوى حتى يتم إحقاق حقهم في هذه القضية"
و شدد السيد لامور أن "الصحراويين تحلوا بحس كبير من التحضر من خلال بناء أمة تعلو فيها الديمقراطية و مساواة حقيقية بين الجنسين و أنهم لم يلجئوا أبدا طوال كفاهم إلى الإرهاب"، مذكرا أنهم "اختاروا ترك السلاح و التوجه نحو القانون الدولي و الدبلوماسية لتسوية النزاع"

lundi 3 janvier 2011

Le Maroc, Israel et les Juifs


Quel intérêt peut représenter Israël pour le royaume alaouite ? En fait, dans le monde arabe, le Maroc tient une place particulière vis-à-vis de l'Etat hébreu. Très tôt, le royaume chérifien a souhaité jouer un rôle de médiateur entre le pays juif et ses voisins du Moyen-Orient.
Hassan II ou le médiateur de la paix
Dès le sommet arabe de septembre 1965 à Casablanca, le roi Hassan II incite les chefs d'État présents à une "cohabitation paisible" avec Israël sous peine de guerre. Au lendemain de la défaite de la guerre des Six Jours de 1967, le souverain marocain continue à se distinguer par la recherche d'un compromis entre les différentes tendances arabes.
En 1976, Hassan II poursuit ses efforts et facilite le dialogue ainsi que les rencontres secrètes entre Israéliens et Égyptiens au Maroc. A Fès, Moshé Dayan, ministre des Affaires étrangères et Hassan Touhami, vice-Premier ministre d'Égypte, rapprochent leurs positions en vue des accords de Camp David, précédant de quelques mois la visite historique du président Anouar El-Sadate à Jérusalem.
Le Roi reçoit le Premier ministre israélien Shimon Pérès à Ifrane, les 21-22 juillet 1986, afin de tenter une relance du processus de paix. Mais l'entrevue se solde par un désaccord qui n'entame cependant pas les liens entre les deux pays.
En 1994, dans l'euphorie d'après la signature des accords d'Oslo, Hassan II ordonne l'ouverture d'un bureau de liaison marocain à Tel Aviv et d'un bureau de liaison israélien à Rabat. A cette époque, le Maroc est encore parmi les rares pays arabes à avoir des relations formelles et cordiales avec Jérusalem.
Pour marque la reconnaissance de l'Etat hébreu envers les efforts du royaume chérifien, aux obsèques de Hassan II, le 25 juillet 1999, une forte délégation israélienne, conduite par Ehud Barak récemment élu Premier ministre, assiste aux cérémonies.
Mais quels intérêts sous-tendent la diplomatie marocaine dans le dossier moyen-oriental ? Selon certains analystes, jusqu'en 1999, le roi du Maroc utilise le conflit israélo-palestinien tant pour briller sur la scène internationale que pour ériger son pays en interlocuteur incontournable dans le processus de paix au Proche-Orient, profondément convaincu semble-t-il qu'une solution politique reste la seule issue.
Mohamed VI - le changement dans la continuité
En 2000, suite au déclenchement de la seconde Intifada, le Maroc rompt ses relations diplomatiques avec Israël. Mohammed VI, jeune souverain succédant à son père, décide de fermer le bureau de liaison marocain à Tel-Aviv. Toutefois, les liens ne sont pas totalement rompus. Malgré l'effritement ducessez-le-feu, dès 2003, le Maroc cherche à renouer ses relations avec Israël. Des contacts réguliers reprennent au plus haut niveau entre les deux pays. Le Roi Mohamed VI transmet un message aux responsables israéliens leur annonçant sa décision de reprendre des échanges diplomatiques avec l‘Etat hébreu. Une rencontre réunit à Londres le 27 juillet de la même année, les ministres des Affaires étrangères marocain et israélien.
Ainsi, dans la continuité diplomatique de son père, le nouveau roi rencontre lui aussi plusieurs officiels israéliens : le grand rabbin d'Israël Yona Metzger, le leader du parti Travailliste Amir Peretz ou encore le ministre des Affaires étrangères Sylvain Shalom qui entame une visite officielle de deux jours au Maroc, la première effectuée par un responsable israélien dans le Royaume depuis septembre 2000. Cette visite a été soigneusement préparée par des réunions secrètes entre les responsables des deux pays. Le chef de la diplomatie israélienne se dit "convaincu que le Maroc est disposé à jouer un rôle central dans le processus de paix". Il ajoute "qu'il est temps que le Maroc et Israël rétablissent des relations plus étroites. Nous avons entretenu de bonnes relations jusqu'à il y a trois ans et nous devrions continuer à les renforcer". Sylvain Shalom pense qu'une médiation du royaume alaouite pourrait faciliter la mise en oeuvre de la ‘‘feuille de route'' pour le règlement du conflit israélo-palestinien. Mais peu à peu, le Maroc s'éclipse de ce dossier épineux.
En mars 2005, la télévision publique israélienne affirme qu'un accord de principe est finalement conclu entre Mohammed VI et le vice-Premier ministre de l'époque, Shimon Pérès, à l'issue d'une rencontre lors de la commémoration du premier anniversaire des attentats de Madrid en Espagne. En 2007, le royaume alaouite réitère non officiellement son désir de rétablir ses relations avec l'Etat hébreu. Selon certaines sources, cette offre reposerait sur un échange avec Israël en vue d'un fort lobbying israélien en faveur de la politique de Rabat sur le Sahara Occidental. Lors des discussions entre les deux chefs de la diplomatie, Mohamed Benaïssa et Tzipi Livni, les pourparlers semblent pourtant essentiellement axés sur le conflit israélo-palestinien.
En septembre 2009, le nouveau ministre des Affaires étrangères du gouvernement Netanyahou, Avigdor Liebermann, rencontre lui aussi en secret à New York son homologue marocain, Taïeb Fassi-Fihri, en marge de l'assemblée générale des Nations Unies.
Un mois plus tard, Tzipi Livni, la chef de fil du parti d'opposition Kadima, participe à une conférence économique internationale au Maroc. Le pays avait pourtant décidé d'annuler son invitation aux représentants du gouvernement israélien, notamment à la vice-ministre de l'Industrie et du Commerce, Orit Noked, invalidant à la dernière minute son visa, en signe de protestation contre le plan de construction de 900 logements dans le quartier de Guilo, à Jérusalem. En dépit du boycott marocain, au grand damne du Likoud et des Travaillistes, Livni décide tout de même de participer à l'évènement, deux jours seulement après avoir soutenu à la Knesset la question de Guilo. La chef de l'opposition israélienne est reçue au Maroc comme un chef d'Etat, le gouvernement ayant mis à sa disposition vingt gardes du corps et bloqué la circulation pour l'occasion.
La presse marocaine
Le Maroc possède une presse apparemment plurielle et dynamique qui fait preuve d'une sorte de liberté de ton rare dans le monde arabe. Elle reste néanmoins corsetée par la censure et surtout l'autocensure.
 Selon les différents instituts de recherches sur la démocratie et la liberté dans le monde, le Maroc est considéré comme un pays partiellement libre. Au niveau de la presse, le paysage semble augurer d'une libéralisation à défaut peut-être d'une réelle démocratisation. Aujourd'hui, le Maroc compte 17 quotidiens et 90 hebdomadaires en français et en arabe ainsi que des journaux spécialisés (économie, informatique, famille) et d'une agence de presse - MAP (Maghreb Arabe Presse). Les quotidiens émanent principalement des partis politiques, ce qui ne joue pas en faveur de leur indépendance. La presse hebdomadaire, surtout économique, est peu tournée vers l'international. Cependant, des sujets inattendus sont traités dans les différentes éditions : le sida, la violence à l'égard des femmes, la violence à l'école côté journaux ; l'image du corps dans l'islam, la politique israélienne, la communauté juive ou le colonialisme côté magazines.
La presse étrangère est largement disponible au Maroc tant qu'elle reste dans les limites fixées par les lois du pays. Le Ministère de la Communication accrédite plus d'une centaines de journalistes étrangers. Malgré cette liberté apparente, l'autonomie journalistique reste restreinte. Bien que la Constitution garantisse la liberté d'expression, la loi sur la Presse interdit la critique de la monarchie et de l'islam. Ainsi, en octobre 2009, les autorités marocaines ont bloqué la diffusion au royaume du quotidien français Le Monde en raison de caricatures du dessinateur Plantu représentant des membres de la famille royale. La diffamation reste en effet une offense criminelle. De plus, le gouvernement marocain est connu pour émettre des directives et conseiller les publications. Le roi Mohamed VI et le gouvernement exercent un contrôle considérable sur les contenus éditoriaux des médias nationaux. Le gouvernement a le pouvoir de révoquer les licences et de suspendre ou de confisquer les publications. En plus de la censure gouvernementale, il existe une autocensure plus diffuse car les journalistes craignent de fortes amandes, des peines de prison ou des intimidation allant jusqu'à des violence physiques.
La télédiffusion demeure elle aussi dominée par l'Etat mais les chaînes satellites étrangères sont captables. Le roi garde l'autorité de nommer les chefs de toutes les stations de radios et de télévisions publiques.
Internet est accessible à environ 19% de la population. Il n'existe pas de législation officielle régulant son contenu ou son accès pour l'instant mais le gouvernement bloque occasionnellement certains sites et outils en ligne. On peut cependant lire sur certains blogs marocains d'opposition des critiques ouvertes contre le manque de liberté de la presse dans le royaume. Un mal qui semble décidément endémique.
La diaspora juive marocaine
Elle est estimée aujourd'hui à près d'un million de personnes à travers le monde, principalement regroupées en Israël (750.000), en France (100.000), au Canada (50.000), aux Etats-Unis (20.000), au Brésil (12.000) et au Venezuela (12.000). Cette communauté dispersée s'illustre dans de multiple domaines comme les sciences, les affaires, la politique, le show business, ou l'intelligencia.
La diaspora juive marocaine est riche de talents variés qui ont marqué de leur emprunte les pays dans lesquels ils se sont intégrés par leur contribution scientifique, économique, académique ou journalistique.
Tout d'abord, parmi les scientifiques d'origine marocaine travaillant dans la recherche médicale, Lucien Abenhaim, né à Casablanca, est un épidémiologiste reconnu mondialement. De 1985 à 1989, il est chargé de recherche à l'INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale). Depuis 1999, il enseigne la médecine en France et au Canada. Il a aussi siégé en 2002-2003 au conseil exécutif de l'OMS (Organisation mondiale de la santé).
Côté affaires, plusieurs personnalités d'origine marocaine doivent leur réussite éclatante au monde de la mode, aussi bien en prêt à porter qu'en haute couture. Ainsi Charles Abehsera, industriel du textile né à Mekhnès, est le propriétaire de la marque de confection pour femme Morgan. Le succès de la maison se mesure au millier de points de vente repartis dans 50 pays avec un chiffre d´affaires annuel de l´ordre de 140 millions d´euros et emploie plus de 1.000 salariés en Europe. Dans le luxe, après être passé chez Lancel, Sidney Tolédano, né à Casablanca, arrive chez Christian Dior pour rajeunir l'image de la prestigieuse maison tout en conservant l'esprit. En 1998, il devient le Président-directeur Général de Christian Dior Couture. Aujourd'hui Sidney Tolédano est également PDG de John Galliano France et Président de la société Fendi. Il a été fait Chevalier de la Légion d'Honneur par Jacques Chirac en juillet 2005.
Dans le registre de la publicité, Richard Attias, né à Fès, ingénieur de formation, devient président de Publicis Events Worldwide, un réseau mondial dédié à la communication événementielle et spécialisé dans les conférences internationales, les événements institutionnels et le marketing de grands groupes. Richard Attias a notamment participé à l'organisation du lancement de l'Euro en France en 2000. Il s'est aussi occupé en 2004 du congrès de l'UMP au Bourget lors duquel Nicolas Sarkozy a remporté la présidence du mouvement.
L'échiquier de la politique israélienne, des travaillistes au Likoud en passant par les formations religieuses, rassemble également plusieurs personnalités et non des moindre, originaires du Maroc. A gauche, Shlomo Ben Ami, né à Tanger, a siégé au parlement de 1996 à 2002. Il a été membre de plusieurs comités : Affaires Etrangères et Défense ; Education et Culture ; Constitution, Loi et Justice. Il a occupé la fonction de Ministre de la Sécurité Intérieure puis des Affaires Etrangères dans le gouvernement d'Ehud Barak. Il a participé aux négociations de Camp David en 2000. Shlomo Ben Ami est l'actuel vice-président du Centre International de la paix de Tolède.
Quant à Amir Peretz, né à Bejaâd, il commence sa carrière politique en tant que maire de Sdérot en 1983 puis devient député travailliste à la Knesset en 1988. Parallèlement, il est élu à la tête de la centrale syndicale Histadrout. Il devient le leader du parti travailliste israélien lors des primaires du parti fin 2005. Il est ensuite nommé Ministre de la Défense en 2006 sous le gouvernement Kadima d'Ehud Olmert. Après l'échec de la seconde guerre du Liban, il perd la présidence du parti travailliste en mai 2007 puis est démissionné du poste de Ministre de la Défense.
A droite de l'éventail politique, David Lévy, né à Rabat, a débuté sa carrière comme maire de Beit Shéan de 1964 à 1977. Il est aussi élu président de la centrale syndicale Histadrout. Il a siégé en tant que député sans discontinuer de 1969 à 2006, principalement sous la bannière Likoud. Il crée son propre parti « Guesher » (Pont) en 1995. Au cours de sa carrière politique, il a occupé de nombreuses fonctions : Ministre de l'Immigration et de l'Intégration (1977-79), Ministre du Logement et de la Construction (1979-90; 1981-84), Ministre des Affaires Etrangères et Vice Premier Ministre (1990-92; 1996-98) et Ministre sans portefeuille en 2002.
Pour sa part, Meir Shitrit, né à Ksar es Souk (aujourd'hui Er Rachidia), est devenu Maire de Yavné de 1974 à 1987. Il a successivement été Ministre des Finances en 1999 et 2003, Ministre de la Justice en 2001 et 2006, Ministre des Transports en 2004. En 2005, il quitte le Likoud pour rejoint le nouveau parti d'Ariel Sharon, Kadima. C'est sous cette étiquette qu'il est nommé Ministre de l'Education, de la Culture & du Sport jusqu'en 2006, puis Ministre de l'Intérieur et Ministre du Logement et de la Construction en 2007.
Dans le camp religieux, le parti Shass du judaïsme sépharade regroupe un grand nombre de Marocains dont le plus célèbre reste Arié Déri, né à Mekhnès, ancien leader du mouvement.
Si le monde des beaux-arts ou du classique compte moins de Juifs d'origine marocaine, par contre celui du show Biz en reconnaît bon nombre parmi les animateurs télé (Arthur), les chanteurs, les humoristes (Gad El maleh) ou les DJ (David Guetta).
Enfin, la sphère intellectuelle ou académique n'est pas en reste. En France, dans l'univers de la presse, Pierre Assouline, né à Casablanca, est écrivain, biographe et journaliste au Monde et au Nouvel Observateur, ainsi que chroniqueur pour plusieurs radios dont France Inter, RTL et France Culture. Il est également chargé de conférence à l'Institut d'études politiques de Paris. Pierre Assouline est aussi connu comme critique littéraire.
  Robert Assaraf, né à Rabat, est historien et écrivain. En 1996, il crée le Centre International de Recherche sur les Juifs du Maroc et co-fonde l'Union mondiale du judaïsme marocain en 1999. Il est également le président de la station communautaire parisienne Radio Shalom et vice-président du magazine français Marianne.
Georges Benssoussan, historien, spécialiste d'histoire juive européenne, de l'antisémitisme, de la Shoah, du sionisme et des problèmes de la mémoire, est directeur de publication de la Revue d'histoire de la Shoah du Mémorial de la Shoah. En 2002, il dirige, sous le pseudonyme d'Emmanuel Brenner, la rédaction d'un ouvrage de témoignages ‘'Les territoires perdus de la République : antisémitisme, racisme et sexisme en milieu scolaire''. Il est le lauréat 2008 du Prix Mémoire de la Shoah, décerné par la Fondation du judaïsme français.
Pour sa part, Élie Cohen, né à Mekhnès, est un économiste français, partisan d'une régulation de l'économie, proche de la pensée sociale-démocrate. Directeur de recherche au CNRS (centre national de la recherche scientifique), il est aussi connu du grand public pour ses participations à de nombreuses émissions de radio et de télévision.
Au sein de l'Université, Armand Abecassis, né à Casablanca, docteur en philosophie générale et comparée, enseigne à la faculté de Bordeaux III. Ecrivain, il a publié plusieurs ouvrages sur le judaïsme.
En Israël, l'université compte une pléiade de professeurs d'origine marocaine, dans toutes les disciplines : sociologie, politique, mathématique, etc. Parmi eux, Robert Elbaz, Professeur de littérature comparée et directeur du Département de langue, littérature et culture françaises à l'Université de Haïfa. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la littérature contemporaine.

Noémie Grynberg 2010